Parcours sans faute(s) ? Partout.
Part two. La maternelle.
D’abord un passage à l’école maternelle. Très tôt. Pour faire comme mes (grandes) sœurs. Etonnant, non ? Et pourtant je les avais vues s’affubler – de leur plein gré, j‘insiste - de papier crépon rose et vert pour la kermesse de fin d’année. Des roses…
Mouai…
Bon, mais c’est vrai que j’ai réclamé à cor, et surtout à cris, pour y aller. Normal, je m’ennuyais tout seul pendant qu’elles étaient manifestement en train de s’amuser follement, hypothèse vraisemblable vue leur forte excitation au retour, le soir, à la maison (celle des narcisses et de la cire, pour les lecteurs et lecteuses qui suivent).
Et moi je tournais en rond sans mes (ma) souffre(s) douleur(s) durant tout ce temps.
Chouette la maternelle. Le premier jour, c’est Papa qui m’a accompagné. J’étais fier, pour sûr. Lui et moi on entre dans la classe, moi tout content et – pourquoi le taire, ce sera la seule fois – heureux d’y aller, enfin ! il y avait bien la remarque de Papa, entendue d’une oreille distraite : « ne pleure pas… ». Comme si j’allais à l’école pour pleurer !
Puis il est parti. Et dans la classe régnait une drôle (si je puis dire) d’atmosphère : ils pleuraient presque tous, les autres !!! Mais pourquoi donc ? Alors, pour la première fois, comme un con, j’ai fait comme les autres, et, depuis ce temps, je n’en suis pas fier du tout. Et dès que j’ai pu faire différemment des autres, lentement mais surement, comme dirait Alon Souchain, je suis allé sur le trottoir d’à côté, pour ne pas être là.
Mais de cette année-là je n’ai gardé le souvenir que de cette journée.
Aussi d’avoir fait un superbe dessin (les parents dixit) avec des couleurs, et tout et tout que mémé (la grand’mère, maternelle, elle aussi) garda toute sa vie et que j’ai retrouvé, bien plus tard, après sa disparition.
Et encore d’avoir gagné (…) un prix de fin d’année (tout le monde en avait…) sur les locomotives et les crains, prémonitoire de mes très nombreux voyages professionnels futurs.
L’année suivante, pas grand-chose, sauf d’avoir brodé un mignard petit nappecarré (et pas napperon puisqu’il était carré !) en vichy bleu ciel et blanc, avec des points de croix jaunes et rouges si je me souviens bien.
Un chef d’œuvre…
Egalement, à la remise des prix, d’avoir reçu un « Massa Kokari » une version lapin africain de Till Eulenspiegel, dans lequel icelui lapin se fout royalement de la bobine d’un éléphant rouleur de mécaniques et d’un hippopotame au cerveau bien connu pour sa vélocité. Pour mon plus grand plaisir, et que j’ai réussi à conserver par devers moi jusqu’à ce jour…
P’tet ben que si vous êtes rien sages, je vous montrerai un scan de ça.
Le grand plaisir, c’est que Maman venait me chercher à l’école, et que sur le chemin du retour il y avait Onuffre, boulangerie et surtout pâtisserie où deux desserts se sont disputés la faveur de m’être offert : le salambo et le canard ! Tous les deux en forme de saucisse plate (ça existe encore ?) revêtu l’un de caramel avec une amande dessus, l’autre avec un glaçage vert tendre prometteur, doublé d’un petit chou (garni) faisant tête.
Les religieuses et l’éclair, ce sera pour plus tard !
Comme l’entrée à la grande école.
Et puis aujourd’hui vous êtes trop gâtés, DEUX messages ? C’est trop et faut pas en prendre l’habitude !
Alors STOP.